Bien que plusieurs centaines de milliers d'éléments du patrimoine qui sont conservés par les Établissements scientifiques fédéraux belges soient liés les uns aux autres à des degrés divers, ils sont encore largement considérés et traités comme des éléments distincts et individuels. En rendant explicites les relations entre les objets, les acteurs et les événements qui ne sont actuellement qu'implicites dans nos bases de données cloisonnées, on peut contribuer à une meilleure représentation de la connaissance de la vie des œuvres, de leur contexte, de leur origine, etc. à travers de multiples institutions et domaines du patrimoine.

Les Établissements scientifiques fédéraux belges gèrent et conservent plusieurs centaines de milliers d'éléments du patrimoine couvrant tous les aspects de l'histoire humaine et de la société. Bien que nombre de ces objets soient liés les uns aux autres à des degrés divers, par leur provenance (mêmes artistes, même vente aux enchères...) ou leur nature (de même type sur le plan matériel, ayant le même sujet de représentation...), ils sont encore largement considérés et traités comme des éléments distincts et individuels. Non seulement les objets eux-mêmes restent isolés, mais les collections de chaque institution ont étalement tendance à être considérés comme des "silos" séparés et fermés. En outre, les objets et institutions concernés relèvent de secteurs du patrimoine traditionnellement différents tels que les bibliothèques, archives et musées (BAM), ou appartiennent à différents types de collections (histoire naturelle versus collection d'art). Par conséquent, l’infrastructure technologique actuelle (leur empilement) rend difficile la création et la publication des nombreuses interconnexions possibles entre les objets et les acteurs connexes, au sein d'une institution, entre les institutions et les disciplines.

Les développements récents dans le domaine des technologies du patrimoine numérique, tels que le Linked Art, le Linked Open Usable Data model (LOUD) et l'International Image Interoperability Framework (IIIF), offrent de nouvelles perspectives importantes. En rendant explicites les relations entre les objets, les acteurs et les événements qui ne sont actuellement qu'implicites dans nos bases de données cloisonnées, on peut contribuer à une meilleure représentation de la connaissance de la vie des œuvres, de leur contexte, de leur origine, etc. à travers de multiples institutions et domaines du patrimoine. Cela conduira entre autres à une meilleure expérience utilisateur grâce à des connexions plus faciles entre les collections et les vocabulaires, au partage de données d'objets lisibles par machine pour soutenir les applications, et à la création d'interfaces web "généreuses", permettant de nouvelles façons plus intuitives de découvrir les objets du patrimoine au travers des collections. Faire tomber les murs entre les collections grâce à l’Open Data (ouverture des données) et à IIIF aura un impact bénéfique sur l'état de la recherche dans le domaine de l'histoire de l'art et de l'histoire naturelle. La transformation de collections locales isolées et statiques en un réseau mondial de connaissances répond à la devise de l'année européenne du patrimoine culturel 2018 "ouverte sur le monde" et aide les ESF à valoriser les résultats des programmes de numérisation de BELSPO (DIGIT01, DIGIT03...) à l'échelle mondiale.

Cette proposition encourage une collaboration à long terme, avec un échange plus structurel, plus efficace et plus fréquent. Cela devrait aboutir à une collaboration fructueuse au niveau institutionnel, en particulier, mais sans s'y limiter, la Linked Art Community. Le réseau proposé pourrait également servir de catalyseur pour d'autres collaborations entre les différentes institutions impliquées dans le projet. Tous les partenaires partagent une vision commune de la numérisation, de l'utilisation des métadonnées et des outils et techniques connexes. Ce projet de mise en réseau vise à créer un contexte pour le partage d'informations, de techniques et de bonnes pratiques concernant l'utilisation des Linked Open Usable Data afin de soutenir leur utilisation dans le contexte particulièrement complexe du patrimoine fédéral belge multidisciplinaire et multilingue. Ce projet invitera des experts internationaux du domaine à aider les partenaires du projet dans cette tâche spécifique.

L'un des principaux objectifs de ce projet est donc de faciliter un transfert interne de connaissances au sein des institutions, afin de garantir que l'utilisation et les principes des Linked Open Usable Data (données ouvertes et utilisables liées) soient intégrés dans les flux de numérisation ou dans la stratégie numérique des institutions et ne dépendent plus d'initiatives individuelles.

À la fin du projet, tous les partenaires auront une compréhension claire des exigences nécessaires pour adopter le concept de Linked Open Usable Data dans le contexte de la Linked Art model community. Les institutions belges seront particulièrement bien placées pour mettre en œuvre le modèle Linked Art pour soutenir de futurs projets de recherche, tels que le suivi de DIGIT03, qui bénéficieront des enseignements tirés.

Pour clôturer le projet, les partenaires organiseront une série d'ateliers et une conférence sur l'utilisation des Linked Open Usable Data dans un contexte de patrimoine culturel.

Coordination : Musée royal de l’Afrique centrale (Archives & Gestion des Collections)

Institutions partenaires : Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Musée numérique) / Institut royal du Patrimoine artistique (KIK-IRPA – Documentation) / The J. Paul Getty Trust (Getty Digital).